Le SPPPI est impliqué dans le projet ZIBaC - Zone Industrielle BAs Carbone depuis février 2023

30 janvier 2024

Monsieur Alexandre RUBIO, Maire de Bassens, introduit le COPIL.

Fabien GENOVESIO, Président du S3PI PA, précise que le COPIL s’inscrit dans un format un peu particulier, avec une thématique consacrée à des réflexions prospectives qui seront engagées sur les ZIP de Bassens et d’Ambès. L’objectif est de comprendre et d’échanger sur les questions de la transition énergétique et des enjeux environnementaux de demain, au cœur des projets et de la stratégie du port de Bordeaux et de l’écosystème industrialo-portuaire.

L’appel à projet ZIBAC (zone industrielle bas carbone) vise à accompagner les territoires industriels dans leur transformation écologique et énergétique dans un objectif de compétitivité et d’attractivité. Ce projet est porté par les équipes du Port de Bordeaux et celles de Bordeaux Métropole en charge de l'OIM Rive Droite et du développement économique.

La question de la transition entre un modèle de développement portuaire et industriel dépendant des énergies carbonées et la transformation vers la zone industrialo-portuaire de demain permettront d’appréhender également les questions d’image, d’acceptabilité, de risques et de coexistence avec les zones habitées.

Le COPIL s’organise en 2 temps :
1er temps : le Port de Bordeaux et Bordeaux Métropole présentent la démarche ZIBAC, sa stratégie et sa feuille de route et les différents projets s'intégrant dans cette dynamique ;
2ème temps : échanges avec les industriels et les parties prenantes sur le projet ZIBAC…


Présentation de la démarche ZIBAC

Michel LE VAN KHIEM, Port de Bordeaux, précise la stratégie du Port de Bordeaux et plus particulièrement les points suivants :
trafic en baisse depuis plusieurs années en lien avec la baisse des importations des énergies fossiles, filières d’avenir en plein développement (biocarburant et économie circulaire…), les enjeux en lien avec l’hydrogène renouvelable, la modification du modèle économique et participation à la neutralité carbone de Bordeaux Métropole…

Michel LE VAN KHIEM, Port de Bordeaux, Cécile COURAUDON et Herlène TOULEMONT, Bordeaux Métropole, coaniment et abordent les sujets suivants :
la stratégie ambitieuse du Port de Bordeaux et de l’ensemble de l’écosystème industrialo-portuaire en lien avec la décarbonation de l’industrie ;
l’appel à projet national ZIBAC, tout en tenant compte de la spécificité des ZIP Bassens et d’Ambès d’autant qu’elles sont peu émettrices de CO2 au niveau national ;
la présentation de la trajectoire de Bordeaux Métropole : schéma développement économique, plan climat… ;
les enjeux associés avec le volet attractivité du territoire, développement et confortement des activités existantes, création d’emplois/formation et besoin en compétences en lien avec le changement des procédés industriels ;
la description des attendus et du contenu de l’appel à projet ZIBAC : enjeu de la gouvernance et projection sur 10 ans, le positionnement du port de Bordeaux en bassin d’hydrogène (concentration production, exportation et usages) avec en perspective une 1ère expérimentation ;
la présentation d’exemples sur les appels à projets ZIBAC et des précisions sur les 2 projets lauréats : Dunkerque, Marseille/Fos-sur-Mer ; actuellement au niveau national toutes les ZIP vont dans cette même direction ;
la nécessité d’une réponse à l’appel à projet sur 3 piliers : stratégies industrielles et R&D, stratégie économique territoriale, innovation et acceptabilité sociale ;
enfin quelques précisions sur les parties prenantes du projet avec actuellement 4/5 industriels à intégrer au consortium.

Michel LESBATS, S3PI PA, précise la nécessité d’adapter le dossier en réponse aux réalités et spécificités géographiques du territoire de la presqu’île d’Ambès. De plus, ces nouvelles technologies seront vraisemblablement génératrices de nouveaux problèmes et risques majeurs.

Alexandre RUBIO, Maire de Bassens, considère que la présentation de l’appel à projet ZIBAC est très claire. Néanmoins, monsieur le Maire interpelle les parties prenantes sur les points suivants :
comment les projets vont atterrir sur le territoire ?
l’intérêt de donner du sens dans le cadre d’un véritable projet de territoire et la capacité collective à construire un récit partagé ;
se pose la question du portage politique en amont et tout au long de la démarche ;
l’enjeu des contreparties financières pour le territoire nécessaires à l’acceptabilité !
la perspective d’avancer en toute transparence afin d’éviter d’impacter les équilibres locaux et les mauvaises surprises ;
derrière cette initiative, c’est également l’occasion d’identifier la presqu’île d’Ambès au niveau national voire au niveau métropolitain.

Fabien GENOVESIO, Président du S3PI PA, précise le temps long de cette réflexion prospective et surtout la nécessité d’appréhender l’ensemble des contraintes locales nécessaires à l’atterrissage et à la faisabilité des projets. La question des risques et de l’acceptabilité locale constitue un postulat de base.


Echanges avec les industriels et les parties prenantes

Denis Foy, directeur de la SIAP, partage ce constat. L’objectif de décarbonation industrielle est une réalité d’autant que la SIAP/PROCINER est une activité émettrice de CO2. Il précise l’intérêt d’une démarche collective pour se positionner en passant d’un concept à la réalité. Il adhère au principe de transparence à la fois sur la stratégie collective et les projets individuels portés par les industriels.

Guillaume Bouquant, directeur de SIMOREP-MICHELIN, considère que la transition n’est pas une option (transition ou arrêt/fermeture des sites industriels). Par exemple, l’arrêt de la centrale charbon c’est une éventualité mais comment créer les conditions de la transition. Actuellement, il n’y pas de vision en raison de technologies pas suffisamment avancées et d’absence de solutions à l’échelle industrielle…  Il s’agit de préparer les conditions de la transition sans omettre l’acceptabilité.

Michel Lesbats, S3PI PA, s’interroge sur la présence d’autres terrains concernés, hors périmètre de la presqu’île d’Ambès et plus particulièrement rive gauche. A ce stade, il semble que le terminal de Grattequina s’inscrive également dans cette dynamique.

Les associations locales, Simone GOMEZ et Christian BORDES, considèrent la nécessité de respecter les riverains. Madame GOMEZ trouve que la commune d’Ambarès-et-Lagrave n’est pas assez identifiée.  

Mickaël SACY, SDIS 33, précise que ZIBAC est pour le moment un concept. Des questions concrètes se posent à court terme sur le stockage de l’hydrogène sur place.

Peggy HARLE, DREAL, considère l’intérêt en phase projet d’intégrer les contraintes présentes sur le terrain (PPRI, PPRT, ZH…). Des réflexions sont également à mener sur la notion de plateforme industrielle. Des inquiétudes sont partagées en lien avec les seuils de stockage de l’ammoniac et de l’hydrogène, avec basculement rapide en SEVESO ; donc des enjeux d’acceptabilité.

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